Johann Zarco a fait un choix qui peut sembler surprenant en optant pour un contrat de deux ans avec Honda, malgré la situation difficile du constructeur, plutôt que de piloter la moto gagnante pour une dernière saison. Cependant, le pilote français avance des arguments solides pour justifier sa décision. Outre la sécurité en termes de durée de contrat et un salaire plus élevé, Zarco tient compte de sa propre expérience. En effet, durant ses quatre saisons avec Ducati en MotoGP, il n’a jamais réussi à se sentir complètement à l’aise.
Ce choix peut également être vu comme un ultime défi pour Zarco, une opportunité de tenter quelque chose de nouveau, même si cela implique des risques. De plus, des opportunités pourraient émerger au sein de l’équipe officielle Honda d’ici la fin de 2024, avec la possibilité de passer de LCR à HRC en cours de contrat.
Lors d’une interview avec Canal+ après la course de Spielberg, Zarco a expliqué plus en détail les raisons de son choix. Il a mentionné qu’il ferait partie de l’équipe Honda pour les deux prochaines années, avec le team LCR dirigé par Lucio Cecchinello. La familiarité avec l’équipe a joué un rôle dans sa décision, et il a souligné qu’après avoir connu trois courses avec eux, il se réjouissait de retrouver cette collaboration. Il a également souligné le fait que sa nouvelle aventure chez Honda lui offrirait la possibilité de participer au développement d’une moto qui a déjà eu du succès par le passé, même si elle connaît actuellement des difficultés.
Zarco a également mentionné qu’il avait conscience de sa propre résilience en tant que pilote, ce qui lui permettrait de rester compétitif même si la moto était moins performante. Il est convaincu que c’est précisément cette capacité qui lui permettra de fournir des informations importantes pour faire progresser le projet. La décision de Zarco de rejoindre Honda implique donc un changement de perspective, passant d’un projet gagnant à un projet de développement, tout en assurant sa place en MotoGP pour les deux années à venir.
En mettant en avant l’aspect mental de sa décision, Zarco a expliqué que la stabilité d’un contrat de deux ans lui permettait de se préparer de manière plus sereine, sans le stress de remettre continuellement en question son avenir. Il a exprimé son soulagement de mettre fin à l’incertitude qui caractérisait les saisons précédentes, notamment avec Ducati, où les contrats semblaient moins assurés malgré de bons résultats.
Un autre facteur qui a influencé sa décision est l’incertitude quant à son avenir chez Ducati. L’offre de Ducati ne garantissait même pas un guidon chez Pramac pour la prochaine saison, laissant place à des possibilités de rejoindre d’autres écuries satellites, comme Gresini.
En résumé, Johann Zarco a choisi de signer avec Honda pour des raisons multiples : la sécurité d’un contrat de deux ans, la perspective de contribuer au développement d’une moto avec un passé de succès, l’envie de se sentir valorisé au sein de l’équipe, et la volonté d’assurer sa place en MotoGP pour les années à venir.
Extraits de l’interview :
“Je vais faire partie du clan Honda pour les deux prochaines années, avec le team LCR et Lucio Cecchinello. On s’est connus pendant trois courses et là, ça fait plaisir de se dire qu’on se retrouvera. Ça reste dans six mois, on a encore le temps de bien terminer la saison avec Pramac. Une décision pour laquelle il a fallu un peu temps avant de la prendre, parce que quitter une moto qui gagne pour rentrer dans un projet de développement d’une moto qui a gagné et qui ne gagne plus, c’est intéressant. Et vu le moment de ma carrière, c’est pas mal je trouve, finalement, de se dire ‘j’assure ma place en MotoGP pour les deux prochaines années’.” “Je sais que même s’il n’y a pas encore le déclic pour gagner, je suis en tout cas quelqu’un de résistant et qui sera toujours compétitif sur la grille de départ. Même si la moto est un peu moins bonne, je peux me battre. C’est surtout ça qu’il faut pour pouvoir donner des informations et avancer.” “Ça fait du bien, aussi, de se dire ‘je signe pour au moins deux ans’, ça permet de presque mieux se préparer ou d’être moins stressé”, a-t-il insisté, en mettant en avant l’aspect mentalement usant de devoir remettre la question de son avenir sur la table année après année. “Parce que, finalement, ces trois dernières années, c’était à chaque fois ‘une année’, ‘une année’, et au bout de cinq courses, il faut déjà rediscuter. Les deux dernières années, même avec de bons résultats, le contrat Ducati ne semblait pas se reconduire automatiquement. Du coup, des fois, c’était un peu frustrant. Là je libère ça, ça fait du bien.” “Se dire que ce n’est pas un projet fou, parce que Honda ce n’est pas une marque nouvelle qui se dit ‘je vais faire du MotoGP’. C’est quand même une marque qui est le premier constructeur mondial de motos. La puissance financière, ils l’ont, il faut juste retrouver un bon chemin de développement. Et cette envie, finalement, de se sentir presque plus voulu que chez Ducati. Mais chez Ducati, ils ont aussi une autre stratégie, une très bonne moto, plein de jeunes qui performent dessus, ils peuvent voir les choses différemment. Et là, je n’étais même pas sûr de pouvoir rester avec Pramac. Je peux rester chez Ducati, mais on ne sait même pas si c’est chez Pramac. Il y a trop d’incertitude, il valait mieux assurer avec Honda.”