On a tous soif d’aventure. Je vous propose aujourd’hui d’aller à la rencontre de Marion et Jérémy, deux passionnés de moto expatriés au Laos qui on lancé le projet Uralistan, un road-trip à travers l’Europe et l’Asie au guidon d’une Ural side-car. Tout un programme !
Bonjour Marion et Jérémy, pouvez-vous vous présenter ?
Honneur aux dames. Depuis toute jeune, Marion voyage en famille aux quatre coins du monde. L’Europe en caravane, l’Egypte, les Etats-Unis… Le virus du voyage a été transmis très tôt. Côté pro, elle a une formation en architecture et a exercé en agence entre Nantes et Saint-Nazaire pendant quelques années.
Pour ma part, j’ai navigué pas mal dans le grand ouest avant d’atterrir à Nantes pour le travail. J’ai vraiment commencé à voyager grâce à mes études d’ingé. J’ai passé quelques mois en Irlande et en Angleterre. Niveau professionnel, j’ai géré des déploiements fibre optiques pour des opérateurs télécom. ça vend du rêve, non ? Pas trop en fait, au bout de 5 ans, j’en avais marre. Chaque année, nous faisions au moins deux voyages en mode sac à dos itinérant ou road trip.
Nous avions tout les deux besoin d’un grand bouleversement, de nous rendre maître de notre « destin » et ne plus suivre le long fleuve tranquille 🙂 Avec l’envie d’une immersion complète dans une culture très différente sans être limités par le temps du voyage. Et voilà que le 15 Septembre 2016, nous débarquons au Laos sans billet retour ! Nous y travaillons dans une agence de voyage spécialisée dans les tours hors des sentiers battus et les circuits moto enduro.
Après plus de 3 ans passés au Laos, nous avons créé le projet URALISTAN qui est un peu fou ! C’est un road trip en side car à travers l’Europe et l’Asie. Le projet initial était de faire le trajet du Laos à la France par les routes et les pistes.
Quelle est votre histoire avec la moto ?
C’est un ami de jeunesse qui m’a filé le virus quand j’avais 16 ans. Il avait une vieille XT125, et on allait faire des virées ensemble le week-end. Dès que j’ai pu, c’est-à-dire quand j’ai eu de l’argent, je lui ai acheté sa moto. Ensuite, je suis vite passé à une virago 125 pour un projet bobber. Mon vol plané au-dessus d’une voiture, suivi de la déclaration en tant qu’épave de la bécane, m’ont obligé à revoir mes plans. Une fois remis de mes émotions, j’ai passé le vrai permis moto et me suis acheté dans la foulée une CB750 de 1995. Le look est extra !! Et c’est là que Marion et moi avons pris vraiment goût au road-trip moto. Le Pays de Galles a sans doute été notre meilleure expérience en Europe.
Comment vous est venue cette envie de voyage à moto ?
Quand nous avons pris la décision de nous expatrier, j’ai dit à Marion : « Le Laos, on peut y aller en moto ? ». La réponse ne fut pas un oui catégorique. Dans mes arguments pour, le top 1 était globalement « ça serait super cool ». Les contres, étaient plus nombreux et légèrement plus fondés : le manque de temps pour préparer l’aventure (nous avions déjà trouvé du boulot sur place), mais c’était surtout notre inexpérience à moto dans des pays où les routes sont très mauvaises. Ce dernier a bien pesé dans la balance. Bien souvent Marion est la voix de la raison. J’ai donc gardé l’idée dans un coin de ma tête en attendant le bon moment.
Après plus de 2 ans au Laos, nous avons eu envie de voir autre chose. Partir en Afrique semble une bonne option. Mais il faut quand même passer par la France pour dire bonjour à la famille avant cette nouvelle aventure. Et c’est là que l’idée resurgit ! « Marion, pourquoi on ne retournait pas en France en moto ? ». C’était le bon moment, après plusieurs années sur les pistes et les routes pourries du Laos, nous sommes rodés et on adore ça !
Parlez-nous de votre projet Uralistan ?
L’idée était donc là, faire un road-trip Laos-France en bécane. Nous commençons donc à nous intéresser aux détails techniques. Ou acheter la moto ? Par quels pays passer ? Quel itinéraire envisager ? Rapidement, on se rend compte que l’on doit changer nos plans… Pour diverses raisons, notamment de papiers du véhicule, de coûts et de visas, nous décidons finalement de commencer et terminer notre trip en France. Ce sera donc une boucle France-France.
Ensuite, nous faisons la liste des pays qu’on veut visiter. La Mongolie sort dans les premiers ! Puis l’Iran. On a aussi très envie d’explorer la région où tous les pays finissent par -stan. Vous voyez de quoi je parle ? Tadjikistan, kirghizikstan, etc… Non ? et bien c’est pour ça qu’on veut y aller 🙂 Et vu qu’on aime rouler loin de tout, on décide de faire l’Europe par les pistes du TET. Des centaines de kilomètres en tout-terrain donc ! L’itinéraire prend forme : France, Roumanie, Russie, Mongolie, pays en -stan, Iran, Turquie, Balkans par les pistes, France.
Pourquoi nommer notre trip Uralistan ? La deuxième partie est plutôt évidente. « stan » pour tous les pays qu’on va visiter qui sonnent comme ça et qui forment le cœur de notre itinéraire. Pour ce qui est de Ural, c’est la marque de notre future monture. Les amateurs de la marque russe reconnaitront la réputation de leurs side-cars. Et oui, nous ferons notre trip en side-car !
Pourquoi avoir choisi le side-car ?
Deux raisons principales. Premièrement, nous partons pour un trip d’au moins 9 mois avec le matos de camping à travers l’Eurasie. Il faut prévoir des affaires pour affronter le printemps et l’hiver européen, l’été en Mongolie et en Asie centrale… Ça fait donc un paquet de bagages à emporter. Et on n’a pas spécialement envie de jouer à Tétris pour tout caser chaque matin. Pourquoi pas une GS, ou une bonne routière ? Parce qu’on va faire pas mal de tout-terrain. C’est le 2ème argument majeur. Une personne saine d’esprit n’envisage pas un trip off-road en duo sur une bécane de 200 kilos avec 50 kilos de bagage. A propos du fabricant, Ural continue à produire et à distribuer ses modèles un peu partout dans le monde. En cas de souci mécanique, nous pourrons donc normalement trouver des pièces détachées facilement, surtout dans les pays de l’ex URSS. Et en plus, on ne va pas se mentir, ils ont vraiment de la gueule.
Où en sont les préparatifs ?
L’itinéraire est défini. Niveau paperasse, les choses vont s’accélérer vers Octobre 2019. Il faudra acheter le véhicule, faire la carte grise, carnet de passage, assurance, etc… Et aussi, faire les demandes de visa, notamment pour la Russie. Pour l’instant, nous nous concentrons sur notre site internet ainsi que notre page facebook et futur instagram. Gagner en visibilité nous permettra de démarcher des sponsors. Nous avons déjà un partenaire officiel qui nous aidera dans nos aventures : Planet Ride ! C’est une passerelle de mise en relation entre des motards et des agences locales.
Comment pourra-t-on suivre votre aventure ?
Notre site web permet de suivre tous nos préparatifs. La genèse du trip, les difficultés, la paperasse… etc, nous parlons de tout. Nous nous sommes dit que nous n’étions pas les seuls à préparer des trips moto sur le long terme. L’expérience des d’autres motards est d’une grande valeur ! Nous même nous avons contacté d’autres grands voyageurs à deux roues pour préparer notre aventure. Ça a aussi un côté rassurant. Ils ont pu le faire alors pourquoi pas nous ? C’est pourquoi, nous mettons toutes nos infos et astuces à dispo au fur et à mesure de nos recherches. On ne sait jamais, ça peut aider quelqu’un.
En mars/avril 2020, une fois lancés, nous relaierons nos aventures au jour le jour sur notre page facebook et notre site internet. On publiera régulièrement des photos, vidéos et nos impressions sur les pays traversés. Cela permet de donner des nouvelles à la famille et aux amis et peut être de donner le goût de l’aventure à des futurs explorateurs 🙂
Leur aventure est à suivre sur :
http://uralistan.fr/
https://www.facebook.com/Uralistan/